Admin Admin
Nombre de messages : 121 Date d'inscription : 04/03/2007
| Sujet: Années 1920, la garde-robe de la femme libre Mar 30 Oct - 7:29 | |
| Galliera, le Musée de la mode de la Ville de Paris, invite à un bain de jouvence et de gaieté dans une exposition consacrée aux Années folles, 1919-1929. Cette décennie salue l'avènement de la femme moderne. Une femme émancipée qui s'est coupé les cheveux très court à la<b> Louise Brooks </b>et revendique son indépendance au volant d'une automobile.<br><br>Elle soigne sa ligne, se maquille, veut rester jeune, porte des robes au genou pour danser les rythmes endiablés du charleston. Elle aime la vitesse, le sport, les voyages, fait la fête sans compter. Une liberté glorifiée par l'écrivain Paul Morand et son livre Ouvert la nuit (1922), nom de cette robe du soir ayant appartenu à la comtesse Jean de Pourtalès, signée Lenief, en dentelle d'or, strass et perles.<br><br>"C'est de la haute couture, une mode élitiste, encore peu étudiée", avertit Sophie Grossiord. La commissaire a sélectionné, parmi les mille pièces des années 1920 du fonds Galliera, 170 vêtements et 200 accessoires de la garde-robe d'une garçonne très parisienne. Pour le soir : mousseline, tulle, lamé or et dentelle métallique. Pour le jour : lainage et maille en trompe-l'oeil. Les modèles, signés Jeanne Lanvin, Jean Patou, Madeleine Vionnet ou Chanel, sont d'une étonnante modernité.<br><br>LIGNES "TUBE"<br><br>A Paris, les dancings fleurissent : La Coupole, La Rotonde, Le Boeuf sur le toit, où se retrouvent Picasso, Aragon, Cocteau, Radiguet. On danse de 5 à 7 à L'Apollo, et... chez soi où les amis débarquent sans prévenir. C'est la vogue des surprises-parties, de la java, du tango et du rousky. Les influences s'entremêlent.<br><br>L'ambiance d'un thé dansant ouvre l'exposition : une toile de Pierre Sicard, figurant le Pigall's, trône au milieu des robes charleston. Des robes, sans manches, taille basse, à quilles, fentes et franges pour le mouvement. L'épure des lignes "tube" contraste avec la surcharge des broderies de perles et paillettes qui animent les soies aux galons de strass simulant sautoirs et ceintures.<br><br>En prémices, la tunique de Paul Poiret, coupée dans une nappe russe, rappelle que le couturier fut le premier, dès 1903, à supprimer baleines et corsets pour libérer le corps. Le fourreau à l'antique (ayant appartenu à Isadora Duncan) de Mariano Fortuny, artiste espagnol, peintre, graveur et photographe, marque la synergie entre tous les arts. Cette robe aux plissés presque invisibles, brevetée en 1909, était vendue roulée dans une boîte, comme la ligne Pleats Please du couturier japonais Issey Miyake, quatre-vingt-quatre ans plus tard.<br><br>Dès la première salle, le ton est donné : Joséphine Baker chante J'ai deux amours, mon pays et Paris... et danse dans la Revue nègre. Le film de 1925 est projeté sur un petit écran digne des frères Lumière. Un trésor provenant des archives Gaumont-Pathé comme la plupart des documents sonores, avec ceux du Centre national de la cinématographie et ceux de l'Anthologie de la chanson française : du film Mistinguett essaie un scooter au bois de Boulogne (1920) aux chansons Elle sait conduire une automobile... Cécile et Elle a perdu son pantalon.<br><br>Le clou de la scénographie de ces Années folles est l'exposition de 1925. "La mode y prend sa place dans les arts décoratifs avec une centaine de couturiers sous la direction de Jeanne Lanvin", rappelle Sophie Grossiord. Film et photos témoignent de cet âge d'or de l'Art déco, du Pavillon de l'élégance aux quarante boutiques installées sur le pont Alexandre-III, dont celle de Sonia Delaunay baptisée "simultanée", avec ses manteaux tissés en vagues, étole et sac assortis. "Ce n'est pas le style de 1925 que j'ai créé, c'est le style moderne", affirmait-elle en 1967. Le moderne n'étant pas pour l'artiste un goût contemporain et éphémère, mais un ordre éternel et permanent.<br>"Les Années folles 1919-1929". Galliera, Musée de la mode de la Ville de Paris, 10, avenue Pierre-Ier -de-Serbie, Paris-16e. Mo Iéna-Alma-Marceau. Tél. : 01-56-52-86-00. Tous les jours sauf le lundi, de 10 à 18 heures ; samedi et dimanche de 14 à 18 heures. 7 €, 5,5 € et 3,5 €. Jusqu'au 29 février 2008.<br>Catalogue, éd. Paris-Musées, 328 p., 39 €.<br><br>==============================================<br><br>Une allure androgyne dopée au jazz<br><br>Eprises de vitesse et de liberté, les garçonnes s'emparent du vestiaire masculin. Elles portent le pantalon, culotte serrée aux genoux, puis le pyjama de plage, avant d'adopter, en 1930, comme la Marlène Dietrich de L'Ange bleu, le costume trois-pièces. Elles s'approprient cravate et monocle, fument la cigarette, utilisent la brillantine pour se plaquer les cheveux.<br><br>L'arrivée de la robe-manteau est liée au succès de l'automobile, comme ce pardessus baptisé "100 à l'heure". Le premier Burberry à capeline annonce l'arrivée du trench-coat. Les ensembles en maille sont plébiscités pour leur confort. Celui de Chanel aux galons entrecroisés annonce, dès 1922, les futurs tailleurs, comme la première "petite" robe noire, de 1924, plus que jamais d'actualité. Les asymétries, découpes et enroulés, habillent le soir et illustrent l'énergie de ces années Art déco dopées au jazz qui vont bouleverser durablement la vie quotidienne des femmes.<br><br><a href="http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-971627@51-971715,0.html%3Cbr/%3E" target="_blank"></a><a href="http://www.lemonde.fr/web/article/0" target="_blank">http://www.lemonde.fr/web/article/0</a>,1-0@2-3246,36-971627@51-971715,0.html<br> | |
|